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Spartacus, né berger Thrace, fut le chef des esclaves révoltés de la 3ème guerre servile, qui a eu lieu entre 73 et 71 avant J.-C. Son histoire est racontée principalement dans Vies parallèles des hommes illustres [1] de Plutarque (Vie de Crassus, chapitres IX à XV) et Guerre civile [2] d' Appien (Livre I, chapitre CXVI).

Le premier le décrit comme un « Thrace de nation, mais de race numide, qui à une grande force de corps et à un courage extraordinaire joignait une prudence et une douceur bien supérieures à sa fortune, et plus dignes d'un Grec que d'un barbare. »

Selon le second, « Il avait antérieurement servi dans quelque légion, et qui, fait prisonnier de guerre et vendu, se trouvait depuis dans le nombre des gladiateurs. »

Il semble donc que Spartacus ait été un soldat auxiliaire de l'armée romaine qui se serait enfuit, aurait été repris et asservi.

La rébellion des gladiateurs[]

En été -73, Spartacus parvint à s'enfuir de Capoue, où il était détenu en attente

Carte d'Italie antique

Carte de l'Italie avec la frontière et les noms de l'époque. Les principaux lieux de la 3ème Guerre Servile y sont indiqués

d'un combat de gladiateurs, et partit sur le Vésuve, accompagné de 73 gladiateurs et d'armes.

Peu après furent envoyés le propréteur Claudius Glaber et le préteur Varonius, à la tête de 3 000 soldats, pour tenter d'arrêter la rébellion avant qu'elle ne prenne de l'ampleur. Malheureusement pour eux, des miliers d'esclaves, gladiateurs et bergers avaient rejoint Spartacus. Ce fut la première victoire des gladiateurs.

En automne, les rebelles se sont divisés : 10 000 hommes, menés par Crixos, un lieutenant de Spartacus, qui souhaitaient poursuivre les pillages en Campanie, restèrent sur place, tandis que 30 000 insurgés suivirent Spartacus vers les Alpes pour retrouver la liberté loin de l'Empire romain.

Le groupe de Crixos rencontra une armée dirigée par Publicola, consul. Ils s'affrontèrent violemment sur le mont Gargano, et cette bataille marqua la mort des esclaves restés en Campanie.

Peu après, Publicola et Clodianus, un autre consul, parvinrent à rattraper la troupe de Spartacus. Ils s'affrontèrent dans les Abruzzes. Spartacus remporta également cette bataille, et fit 400 prisonniers dans l'armée romaine, qu'il força à s'entre-tuer comme des gladiateurs.

Ensuite, en été -72, Spartacus et ses alliés ont atteint la rivière Pô. Pour une raison inconnue, ils firent demi-tour : selon certains, ils ne purent la franchir, mais pour d'autres, Spartacus aurait pensé que, l'armée romaine étant à sa poursuite, il serait plus intelligent de trouver un meilleur terrain pour la bataille à venir.

La fin de la révolte[]

Pendant ce temps, le Sénat destitua les consuls en charge de l'attaque contre les rebelles, et ordonna à Crassus d'affronter les esclaves. Celui-ci créa une armée de 80 000 soldats, dont 30 000 étaient financés par lui-même. Ils rattrapèrent Spartacus en automne -72.

Crassus organisa un blocus à l'isthme de Reggio de Calabre, que Spartacus et ses partisans forcèrent en février -71. L'assaut final eut lieu un mois après en Lucanie : après une violente bataille, le chef des insurgés meurt, et un grand nombre d'esclaves est massacré.

Pour rappeler son succès à tous, Crassus fit crucifier tous les survivants : plus de 6 000 esclaves furent étendus sur des croix le long de la route qui mène de Rome à Capoue.

Le succès de la Troisième Guerre Servile était principalement dû à une dispersion des armées romaines, car des guerres étaient alors en cours en Espagne et en Orient. Cependant, même si une si longue révolte aurait été impossible en temps normal, la résistance des esclaves força les Romains à mieux les considérer, et de montrer que l'armée romaine pouvait avoir des failles.

Notes et références[]


Lien externe[]

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